Nouveau membre InfraWatt: STEP Buchs

La STEP a été construite en 1976 sur le site actuel, elle reçoit les eaux usées des trois communes associées mentionnées, avec une part industrielle d’environ 25%, et a été constamment agrandie depuis lors, tant du point de vue qualitatif que quantitatif. Actuellement, l’extension se fait en trois étapes principales avec l’agrandissement des installations de biogaz, l’augmentation des performances de l’épuration biologique et l’élimination des micropolluants.
Actuellement, l’étape principale 2 est en cours de réalisation pour augmenter la capacité de l’épuration biologique de 45 000 à 60 000 équivalents-habitants. Indépendamment de l’extension, nous étudions de plus près les projets dans lesquels nous pouvons également nous proposer comme fournisseur de matières premières et d’énergie. Idéalement, avec des circuits courts dans la région proche.
Il existe un grand potentiel (5 GWh/an) de chaleur issue des eaux usées, pour lequel on cherche des acheteurs et qui n’est pas en concurrence avec le chauffage à distance de l’usine d’incinération située en face. Malgré l’importance de l’agriculture maraîchère et fruitière, cela s’avère être un grand défi.
Depuis la décision d’interdire l’épandage des boues d’épuration suisses dans les champs, on cherche en Suisse des moyens de revenir à une valorisation durable des boues d’épuration. Durable signifie un traitement des boues d’épuration économe en ressources, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la récupération de matières valorisables telles que le phosphore, l’azote et le combustible, tout en assurant une exploitation efficace sur le plan énergétique.
Les technologies actuellement présentées pour la récupération du phosphore dans les boues d’épuration, prescrite par la loi, ne sont pas satisfaisantes pour de nombreux exploitants de stations d’épuration. Pour l’instant, le choix se porte sur une solution non modulable à l’échelle de la Suisse ou sur des procédés organisés de manière centralisée, avec un volume de transport et des coûts élevés.
En raison du grand potentiel d’atteindre plusieurs objectifs à la fois, le syndicat des eaux usées Buchs-Sevelen-Grabs, exploitant de la STEP de Buchs SG, a décidé d’exploiter tout le potentiel de la carbonisation hydrothermale. Pour des raisons que nous ne comprenons pas, l’utilisation du procédé HTC est très négligée dans toute la Suisse. Et ce, bien que les développements de cette technique progressent en Suisse.
Le charbon HTC (biochar) appauvri en phosphore constitue un combustible neutre en CO2 et stockable, qui peut être utilisé au sein des STEP, mais aussi dans des processus industriels, comme dans l’industrie du ciment. Les transports et les coûts d’élimination onéreux peuvent être considérablement réduits, car cette technologie permet des associations de valorisation décentralisées. Le biogaz déjà disponible doit servir de source d’énergie pour le processus HTC.
L’azote et le phosphore doivent pouvoir être récupérés en grande partie en aval de l’approche HTC, ce qui permet une autre utilisation responsable des ressources.
Avec GRegio Energie AG, la Haute école spécialisée ZHAW, gautschi project engineering GmbH (planificateur de STEP) et la STEP de Buchs SG, une équipe suisse s’est formée avec pour objectif de produire un combustible neutre en CO2 (biochar) ainsi que des engrais azotés et phosphorés à partir d’énergies existantes (biogaz) et de matières premières (boues d’épuration digérées). Un projet phare pour la carbonisation des boues d’épuration (projet P&D de l’OFEN) doit permettre de mettre en œuvre techniquement tous les aspects positifs du procédé HTC.
Image: STEP Buchs-Sevelen